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Capsules  de  bieres
   
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Brasserie Louis et Emile Decoster
Bruxelles


Symbole en voie d'extinction. La gueuze industrielle est sur le point de mourir à Bruxelles. La célèbre brasserie Belle-Vue, en bordure du canal, est en sursis. Déjà moribonde (elle ne sert plus que d'entrepôt de fûts), elle vit ses derniers jours puisque le puissant groupe Inbev Belgium annonce son intention de déplacer les activités du site de Molenbeek vers celui de Leeuw-Saint-Pierre.

 

Les jeux sont pratiquement faits. Le message d'Inbev est sibyllin : « Le transfert des activités de Molenbeek (maturation du lambic en fûts de chêne) vers le site de Leeuw-Saint-Pierre serait envisagé. Un transfert interne de la mise en fût et en bouteille de Belle-Vue de Leeuw-Saint-Pierre vers Jupille et Leuven pourrait optimaliser la rentabilité. »

 

Lorsque l'on sait les exigences légales (la loi Renault), il n'est pas difficile de lire entre les lignes. Le site de Molenbeek est condamné. En soi, la perte d'emplois est dérisoire (quelques postes seulement). N'empêche. C'est un symbole du vieux Bruxelles qui s'en va.

 

Vie et mort

de la gueuze industrielle

 

Remontée dans le temps. Nous sommes au début du XXe siècle, en 1916, en pleine guerre. Louis et Emile de Coster créent à Molenbeek, au bord du canal, une brasserie dite du Cornet de Poste. En fait, il s'agissait (déjà !) d'une délocalisation. On assistait au déplacement des activités brassicoles depuis la vallée de la Senne vers le site du canal. Concept rationnel et économiste : pour limiter les coûts de production, il fallait produire de la bière là où arrivait le grain : à proximité immédiate de la voie d'eau. La société, au lendemain de la guerre, ne cessa de croître et d'embellir. L'essentiel des bâtiments date de cette période, c'est la grande époque de la gueuze à Bruxelles.

 

La brasserie, qui faisait figure de géant bruxellois, fut reprise par De Boeck en 1966 puis par Vanden Stock, en 1969. Ce dernier, un « coupeur de bière » (il mélangeait les bières au goût du jour) fit merveille et relança les affaires. En 1980, heure de gloire, Belle-Vue faisait travailler 500 personnes. Il n'en reste qu'une poignée. La suite ? En 1990, Belle-Vue entre dans le capital d'Interbrew. Petit à petit, le site est dépouillé de ses activités. Fin des années 1990, une importante activité touristique sauve temporairement le site. Des milliers de touristes venus du Nord viennent découvrir la brasserie.

 

Le dernier chapitre s'écrit aujourd'hui. Requiem pour Belle-Vue. On se consolera : pas loin de là, la der des der des brasseries de gueuze artisanales (la brasserie Cantillon), elle, demeure. Le géant meurt, le petit Poucet survit. Les vrais amateurs de gueuze ne s'en plaindront pas.

   


 



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